LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1920 ● Canonisation de Marguerite-Marie Alacoque

Des religieuses sont parfois favorisées d’un « contact » privilégié avec ce qu’elles appellent « le cœur du Christ » mais aucune ne crut recevoir la mission de faire connaître cette dévotion comme Marguerite-Marie Alacoque qui bénéficie, entre 1673 et 1675, de révélations dans son couvent, le monastère de la Visitation à Paray-le-Monial.

Marguerite-Marie est enracinée dans une tradition qui remonte à François de Sales. Auteur de L’Introduction à la vie dévote (1609), il adresse son Traité de l’amour de Dieu (1616) aux visitandines et plus particulièrement à Mère Jeanne de Chantal avec qui, après sa rencontre à Dijon en 1604, il fonde l’Ordre de la Visitation Sainte-Marie : « Notre petite congrégation est un ouvrage du Cœur de Jésus et de Marie. Le Sauveur en mourant, nous a enfantés par l’ouverture de son Sacré Cœur » ; le premier monastère ouvre à Annecy en 1610, celui de Paray-le-Monial en 1626.

Marguerite-Marie naît le 22 juillet 1647 à Vérosvres (Saône-et-Loire) ; dès son enfance, elle fait preuve d’une dévotion particulière envers le Saint-Sacrement préférant silence et prière aux jeux de son âge. Victime de paralysie, elle fait vœu à la Vierge de se consacrer à la vie religieuse et guérit aussitôt. Après une brève vie mondaine, elle entre à la Visitation en 1671 et fait profession l’année suivante. Peu après, elle reçoit plusieurs apparitions dont celle de 1675 où Jésus lui montre son cœur en disant : « Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes… » et lui exprime son désir d’être aimé en retour. Sa communauté la traite de « visionnaire » mais, avec l’aide du jésuite Claude La Colombière, elle fait connaître le message du Christ qui souhaite avoir une fête en l’honneur de son Cœur. En 1686, une chapelle dédiée au Sacré-Cœur est alors construite dans le jardin du monastère pour célébrer cette fête, officialisée par le pape Pie IX en 1856.

Après la mort de Marguerite-Marie en 1690, le jésuite Jean Croisset écrit La dévotion au Sacré-Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ auquel il joignit un Abrégé de la vie de la Sœur Marguerite-Marie Alacoque (Lyon, 1691).

Béatifiée en 1864, un premier grand pèlerinage est organisé à Paray-le-Monial en juin 1873 ; Marguerite-Marie est canonisée en 1920 par Benoît XV en même temps que Jeanne d’Arc.

Raymond Darricau, Bernard Peyrous, dir., Sainte Marguerite-Marie et le message de Paray-le-Monial, Desclée, 1993, 550 p., ill.