En 1812 Napoléon 1er lance la Grande Armée dans la plus grande aventure militaire de tous les temps : un demi-million d’hommes à l’assaut de la Russie. L’Empereur sera vainqueur jusqu’à Moscou, mais le » Général Hiver » donnera la victoire finale aux Russes du général Kutusov. Parmi ces soldats, répartis dans les onze corps d’armée (non compris la Garde impériale et la réserve de cavalerie), nombreux sont les officiers nés dans le département de la Côte-d’Or. Près d’une quarantaine ne vont pas revenir de cette lointaine campagne. Voici la liste chronologique, établie avec les registres de contrôles d’officiers et les dossiers individuels conservés au Service historique de la Défense (Vincennes).
17 et 18 août, Smolensk, capitaines Epry (Ménétreux-le-Pitois) et Masson (Dijon) ; 18 août, Polotsk, lieutenant Guignot (Arceau) ; 19 août, Valoutina-Gora, près de Smolensk, lieutenants Clémencet (Tart-le-Bas) et Drouas (Dijon) ; capitaine Colin (Dijon) mortellement blessé ; 7 septembre, la Moskowa (Borodino), sous-lieutenants Bret (Échalot) et Jacquinot (Dijon), lieutenant Durandeau (Vitteaux) et Pellion (Saint-Jean-de-Losne), capitaines Messenet (Dijon) et Michaud (Savilly) ; lieutenant Nicolas (Chamblanc) et sous-lieutenant Bret (Échalot) mortellement blessés ; 10 septembre, Mojaïsk, sous-lieutenant Comparot (Viserny) des suites de ses blessures ; 24 octobre, début de la retraite, sous-lieutenant Bergeret (Quemigny-sur-Seine) ; 3 novembre, Viazma, lieutenant Régnier (Semur-en-Auxois) porté disparu ; 26 au 29 novembre, passage de la Bérézina, sous-lieutenant Fricot (Dijon), lieutenant Girod (Bèze), général Savetier de Candras (Époisses), commandant une brigade d’infanterie ; 10 décembre, près de Wilna, en Lituanie, colonels Juillet (Dijon) et Bizot-Charmois (Pontailler-sur-Saône), sous-lieutenant Logerot (Châtillon-sur-Seine) et capitaine Dambrun (Nuits-Saint-Georges), des suites de leurs blessures ; 26 décembre, lieutenant Dufour (Saulon-la-Rue), prisonnier, lieu inconnu ; 31 décembre, sur les bords du Niemen, sous-lieutenant Clément (Beaune) ; 1er janvier, Wilna, sous-lieutenant Aillet (Auxonne) ; onze officiers enfin décédés « en Russie » sans autre précision : sous-lieutenants Lobrot (Chevigny-Saint-Sauveur), Mairetet de Malmont, Pillion et Roydot (Dijon), Maufoux (Beaune), lieutenants Fabry (Châtillon-sur-Seine), Fossadier (Liernais), Merilia et Perdrizet (Dijon) ; capitaines Piot (Chivres) et Saint-Belin de Malin (Semur-en-Auxois). Seul le général Savetier de Candras a une plaque commémorative sur sa maison natale d’Époisses, rappelant sa mort à la Bérézina.