LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1620 ● Naissance de Denis Le Goux de la Berchère, Premier président du Parlement de Grenoble

Les données sur ce personnage sont lacunaires. Issu d’une importante famille de la noblesse de robe de Nuits, Denis, fils de Jean-Baptiste Le Goux de la Berchère et de Marguerite Brûlart (dont les tombeaux, provenant des Cordeliers, sont placés à l’entrée de la nef de la cathédrale Saint-Bénigne de Dijon), devient seigneur de la Berchère, marquis de Santenay, chevalier, conseiller d’État, maître des requêtes. Au cours de sa carrière, on note qu’il assure l’intérim d’intendant de justice en Catalogne entre René Ier Voyer d’Argenson et Pierre de Marca de 1643 à 1644. Cette fonction avait pour objectif d’assumer un gouvernement politique du Principat au côté du vice-roi. Il devient Premier président du Parlement de Grenoble, de 1655 à 1679, en remplacement de son frère, Pierre Legoux décédé en 1653. Ses contemporains lui attribuent un « esprit extrêmement vif », « inhumain, justifiant ainsi la devise de ses armes : Inflexus stimulus omnibus, Il écarte de tous le tourment ». Un autre le dote de « mœurs grossières et cependant bouffonnes ». Il apparaît sous le pseudonyme de Lisimandre dans un roman à clef, L’illustre Amalazonthe, dédié au prince de Condé, par le sieur Desfontaines, paru en 1645. L’ouvrage relate, sous un sens caché, le fameux procès de Philippe Giroux, son beau-frère, président à mortier au Parlement de Bourgogne, accusé de l’assassinat de Pierre Baillet, président de la chambre des comptes de cette province. Denis Le Goux est l’auteur d’un mémoire adressé à Colbert en 1665 afin d’aligner les chambres de l’Édit, chambres paritaires composées de catholiques et de protestants, chargées de juger toutes les affaires impliquant ces derniers, sur la « justice ordinaire ». Pour mémoire, la juridiction de la chambre de Grenoble s’étendait alors de la Bourgogne à la Provence. Ces chambres furent supprimées en 1679. Resté célibataire, Denis Le Goux décède à Grenoble en 1681. Son testament nous apprend l’existence de deux filles naturelles auxquelles il lègue une somme d’argent ainsi qu’une pension à leur mère. On ignore le lieu de sa sépulture. Son désir d’être « enterré dans le cimetière des pauvres ou celuy de la paroisse où il serait décédé » a-t-il été exaucé ?

René Favier, dir., Le Parlement de Dauphiné, des origines à la Révolution, Presses universitaires de Grenoble, 2001, 263 p., ill. ; - Thierry Issartel, « Pierre de Marca (1594-1662) : l'absolutisme et la frontière, l'homme qui divisa la Catalogne », Actes del congrés : colloqui Barcelona-Perpinyà, 17-20 de juny de 2009, ed. O. J. Checa, Barcelone, 2010, p. 127-138.