LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1868 ● Naissance d’Eugène Schneider, maître de forge

Eugène Schneider est le troisième de la dynastie des maîtres de forge du Creusot. Né au Creusot le 29 octobre 1868, il décède à Paris le 17 novembre 1942. Pour le distinguer de son grand-père Eugène premier, les historiens ont pris le parti de l’appeler Eugène 2. Eugène 2 est l’homme de la diversification des activités et du développement du groupe. Sous son règne, la société Schneider s’internationalise. Il rachète de nombreuses sociétés en France comme à Bordeaux, au Havre, à Sète, à La Londe-les-Maures, en Normandie… Au lendemain de la Première guerre mondiale, profitant de la chute de l’empire austro-hongrois, il prend d’importantes participations dans des entreprises étrangères comme dans la société Skoda en Tchécoslovaquie ou encore la société des mines et forges du bassin de Teschen en Autriche.

Devenue une véritable holding, la société Schneider compte, entre deux guerres plus de 125 000 salariés. Dans le même temps l’usine du Creusot avec 12 000 salariés, fait pâle figure ! Elle représente à peine 10%.

Néanmoins Le Creusot reste le fleuron du groupe, emblème de la puissance industrielle et militaire de la France. Chefs d’État et de gouvernement du monde entier viennent visiter la ville-usine bourguignonne. Pour les accueillir comme il se doit, Eugène Schneider transforme la Verrerie en château tel que nous le connaissons aujourd’hui, avec son parc, ses salons d’apparat, son petit théâtre, sa salle du jeu de paume…

Sur le plan social, le début du règne d’Eugène 2 Schneider est marqué par les grandes grèves creusotines de la fin du XIXe siècle. Refusant de reconnaitre des syndicats dans ses usines, il est contraint d’accepter l’arbitrage de Waldeck-Rousseau qui voit la création de délégués ouvriers.

Sur le plan politique Eugène 2, succède à son père Henri Schneider à la députation. Néanmoins comme ce dernier il n’est pas très assidu à l’Assemblée nationale et renonce en 1910 à se représenter. En 1934, il est élu membre de l’Académie des sciences morales et politique au fauteuil occupé auparavant par l’ancien préfet Lépine.