LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1820 ● Naissance d’Edmond Bogros, médecin et historien

Edmond Jacques Bogros est né à Château-Chinon le 19 novembre 1820, fils naturel de Françoise Devoucoux, ouvrière, et de Michel Bogros, employé aux contributions indirectes. Ce n’est qu’après le mariage de ses parents, trois ans plus tard, qu’il a été reconnu comme « fils légitime ».

Les renseignements biographiques concernant son enfance et sa jeunesse sont rares. On sait toutefois qu’il est reçu docteur en médecine de la Faculté de Paris en 1848, et qu’il est venu pratiquer dans sa ville natale. Dans l’exercice de sa profession, il a cumulé de multiples fonctions : médecin des prisons, médecin du bureau de bienfaisance, médecin cantonal, chirurgien des sapeurs-pompiers de Château-Chinon et membre de la Commission de l’arrondissement de la ville « chargé de veiller à l’exécution de la loi sur le travail des enfants, des filles mineures employées dans l’industrie, et chargé de contrôler le service de l’inspection ». Il fut un très bon médecin d’un grand dévouement, comme de nombreux témoignages l’attestent. La grande épidémie de choléra qui a touché le pays en 1848 et en 1854 a été pour lui l’occasion de montrer en toute modestie son grand cœur et son désintéressement. En effet, il a soigné et guéri beaucoup de malades et de pauvres gens sans leur demander d’honoraires. C’est pourquoi il fut surnommé « le médecin des pauvres » et reçut une Médaille d’honneur en 1849. Après avoir été conseiller municipal puis deuxième adjoint, il est par décret du 27 juillet 1877 nommé maire. Il ne le restera que quelques mois. Il fut aussi bibliothécaire et conservateur du musée de la ville. En reconnaissance de son dévouement, une place porte son nom. Le 30 août 1864, il était décoré chevalier de la Légion d’honneur.

La même année, il publie un ouvrage qui fait encore référence aujourd’hui, et qui a fait l’objet de plusieurs rééditions, dont une récente (1981), revue et complétée : Histoire de Château-Chinon. Il publia également un second ouvrage qui eut deux éditions (1873 et 1883) : À travers le Morvan, mœurs, types, scènes et paysages. À ses qualités d’historien, il joint celles de poète. Il faut encore ajouter celle de librettiste d’opéra. Sur une musique de la baronne de Maistre, il a écrit le livret de Roussalka opéra-ballet joué à la Monnaie de Bruxelles en 1870.

La postérité retiendra ses qualités morales : générosité, désintéressement, et son œuvre d’historien, sans oublier qu’il fut aussi celui qui a su faire comprendre et transmettre les traditions et le folklore du Morvan. Il est mort à Paris après le 25 mars 1888 et a été inhumé au cimetière de Château-Chinon.