Marie-Rose Treffot-Jurgensen, beaucoup plus connue sous le nom de Rose Vincent est née le 15 mars 1918 à Sainte-Croix (Saône-et-Loire). Elle est la fille d’Henri Treffot, directeur d’école, et de Marcelle Vincent. Sa jeunesse se passe dans la région de Louhans.

Elle fait ses études au lycée de jeunes filles de Dijon, à Paris au Lycée Fénelon et entre à l’École normale supérieure de Sèvres. Elle épouse en 1939 Jean-Daniel Jurgensen (1917-1987), lui aussi normalien ; agrégé de lettres, il se dirigera vers une carrière diplomatique devenant finalement ambassadeur de France.

Agrégée de mathématiques en 1941, Marie-Rose Jurgensen va enseigner à Dreux et à Chartres. Elle s’engage dans la Résistance, comme son époux, et entre dans la clandestinité à partir de 1943. À la Libération, elle change d’orientation : elle travaille à France-Soir et participe à la création du magazine France et Monde. En 1952, elle passe à la rédaction de l’hebdomadaire Elle et animera la rubrique « Parents-Enfants » jusqu’en 1973. En 1958, elle fonde le mensuel Femme Pratique et le dirige pendant 14 ans. Suivant son mari ambassadeur en Inde (1972-1976) puis aux Pays-Bas (1979-1982), elle se lance dans une carrière d’écrivain et publie de nombreux ouvrages historiques et romanesques. Ainsi : Mohini ou l’Inde des femmes, Le Seuil, 1978 (Prix littéraire de l’Asie en 1978), Le Soleil et la roue, ibid., 1985 (Prix Jules Favre, RTL, du récit historique, des Pays Protestants), L’Adieu aux Champs, ibid., 1987 (Prix Maurice Genevoix, Émile Guillaumin, de la culture bourguignonne) ; avec Roger Mucchielli, Comment connaitre votre enfant, Le livre de Poche, 1957.

Titulaire de la Médaille de la Résistance, elle est chevalier de la Légion d’honneur et chevalier des Palmes académiques. Dans les dernières années de sa vie, elle séjourne essentiellement à Uzès (Gard), son pays d’adoption, où elle se consacre à l’écriture de ses derniers ouvrages et à la restauration du Mas de Mayac, un ancien monastère. Elle décède à Clamart le 15 juin 2011.