LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1819 ● Naissance de Jean-Baptiste Campenon, général et ministre

Jean-Baptiste Marie Édouard Campenon est né à Tonnerre (Yonne) le 4 mai 1819. Il appartient à une très ancienne famille icaunaise originaire d’Irancy. Il étudie à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr d’où il sort le 1er octobre 1840 avec le grade de sous-lieutenant. Ses opinions très républicaines le font arrêter et expulser lors du coup d’État de Napoléon III. Il réorganise alors l’armée du Bey de Tunis ; réintégré il sert en Algérie et durant les campagnes d’Italie (1859) et de Chine (1860). En 1870 il est colonel ; blessé à Gravelotte il rejoint l’armée de Bazaine, est fait prisonnier et interné à Aix-la Chapelle. Après la guerre, M. Campenon est nommé chef d’état-major du général Clinchant à Lille. Général de brigade en 1875, général de division en 1879 et commandant de la 5e division d’infanterie à Paris, il se lie avec Gambetta ; une certaine presse parle du projet de préparer la candidature militaire du général Campenon à la présidence de la République. Il est ministre de la guerre en 1881 (cabinet Gambetta), mais objet d’attaques personnelles des plus violentes de la part du journal L’Intransigeant ; il donne sa démission le 26 janvier 1882. De nouveau ministre de la guerre en 1883 (cabinet Ferry) il a la tâche d’organiser et d’expédier au Tonkin les renforts successifs imposés par la situation militaire. Il est depuis décembre 1883 sénateur inamovible. Il se fait remarquer lors de la loi sur l’incompatibilité militaire, s’opposant vivement à l’entrée de militaires à la Chambre afin de les préserver des combats politiques.

Lors de la loi sur la mobilisation, il veut refuser tout sursis aux séminaristes et aux instituteurs pour ne pas priver le contingent d’encadrement et défend le service de 3 ans. Après la chute de Jules Ferry il est de nouveau ministre de la guerre en 1885 (cabinet Brisson). Il décède le 16 mars 1891 à Neuilly-sur-Seine. Sa tombe est quasi à l’abandon au cimetière de Tonnerre. Il serait également un traducteur secret du Kama-Sutra arabe, Le Jardin parfumé

G. Vapereau, « Campenon, Jean Baptiste Marie Édouard » dans le Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 1880, p. 10.