LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1865 ● Naissance de Gustave Coquiot, critique d’art et collectionneur

Gustave Coquiot est né à Puits (Côte-d’Or) le 24 septembre 1865. Son père Isidore, propriétaire est âgé de 33 ans, sa mère a 20 ans ; ils s’étaient mariés à Avilla en Espagne le 22 avril 1862. Collectionneur, critique d’art, écrivain, historiographe, ancien élève de l’École nationale et spéciale des beaux-arts, il fut l’un des premiers à reconnaître Van Gogh et à collectionner Utrillo. En 1901, il devint l’ami de Picasso dont il organisa la première exposition chez Ambroise Vollard et qui fera plusieurs portraits de lui. Il écrivit les monographies de Rodin dont il fut l’un des secrétaires, Toulouse-Lautrec, Cézanne, Bonnard, Van Gogh, Seurat, Renoir, Monticelli, Utrillo ; aussi des ouvrages plus généraux : Cubistes, Futuristes, Passéistes, les Indépendants : essai sur la jeune peinture et la jeune sculpture, Les Indépendants 1884-1920, Des gloires déboulonnées (dont Félix Ziem), Des peintres maudits ; mais aussi des « romans », le plus souvent autour de la vie parisienne : Les Cafés-concerts, Dimanches d’été, Les Villas de Paris, Bals publics et Cafés-concerts, 1 heure du matin : les soupeuses, etc., et, avec Jean Lorrain, plusieurs pièces de théâtre : Deux heures du matin, quartier Marbeuf, Sainte-Roulette, Hôtel de l’Ouest, chambre 22, etc. En 1910, il donna pour l’Encyclopédie Roret un Nouveau manuel complet du peintre-décorateur de théatre, utile aux décorateurs, aux auteurs dramatiques, aux acteurs et aux amateurs de théâtre.

En 1909, Mauricia de Thiers (1880-1964), la femme-bilboquet du cirque Barnum, lassée du cirque, s’essaye au théâtre sans grand succès mais trouve en Gustave son second compagnon de route. Le cercle des amis du couple s’élargira avec tous ces peintres amoureux du cirque : Toulouse-Lautrec, Degas, Seurat, Chagall, Utrillo ; Mauricia sera l’amie de Suzanne Valadon, la mère d’Utrillo, trapéziste dans sa jeunesse puis modèle avant de devenir peintre. À la mort de Gustave, le 6 juin1926, après quelques amours tumultueuses, Mauricia Coquiot se retire en Seine-et-Marne à Othis dans sa propriété décorée d’œuvres importantes de Dufy, Utrillo, Valadon, Chagall, Vlaminck, Rodin, Picasso sans oublier de La Serna, Lagar et Epstein excellents peintres, soutenus à leurs débuts par Gustave Coquiot. Elle sera l’une des premières femmes maire de sa commune elle et le restera jusqu’à son décès le 14 décembre 1964. – MP