LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

1815 ● Jean-Baptiste Proudhon est révoqué de ses fonctions de professeur et doyen de la Faculté de droit de Dijon

Né le 1er février 1758 à Chasnans en Comté, Jean-Victor Proudhon commence au Parlement de Franche-Comté une carrière de magistrat qu’il poursuit après la Révolution comme juge au tribunal du district de Pontarlier puis juge de paix à Nod. Il devient ensuite professeur à l’École centrale de Besançon avant de venir enseigner le droit à Dijon dans la nouvelle faculté : il y restera de 1806 jusqu’à sa mort, trente-deux ans plus tard. En 1809, il est nommé doyen et ne quittera plus ses fonctions, sauf en 1815. On lui reproche alors d’avoir été nommé bâtonnier de l’Ordre des avocats durant les Cent-Jours, d’être « un bonapartiste exalté qui ne fréquente que des jacobins ». Mais sa notoriété est telle qu’il redevient doyen au bout de quelques mois. Il a écrit de nombreux ouvrages sur l’état des personnes mais s’intéresse surtout au droit des biens et de la propriété : il donne un Traité des droits d’usufruit, d’usage, d’habitation et de superficie (9 vol., Dijon, 1823-1827), un Traité du domaine public (4 vol., 1833-1834), enfin son testament, le Traité du domaine de propriété (3 vol., Dijon, 1839). Le 19 novembre 1838, Dijon lui fait des obsèques solennelles auxquelles assistent tous les corps constitués, parmi lesquels beaucoup lui doivent leur formation de juriste ; un détachement du 18e de ligne rend les honneurs à l’illustre jurisconsulte, officier de la Légion d’honneur.- PB

 

 

Pierre Bodineau, dir., Les professeurs de droit dans la France moderne et contemporaine, à paraitre Éditions universitaires de Dijon ; - « Jean-Baptiste Proudhon », Dictionnaire historique des juristes français (XIIe-XXe s.), dir. Patrick Arabeyre, Jean-Louis Halpérin et Jacques Krynen, 2e éd. PUF, 2015, p. 844-846.