LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1866 ● il y a 150 ans, le gisement de Solutré est mis au jour

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, avant de s’étendre à la France entière, les recherches des premiers préhistoriens mettent en évidence quelques régions où la présence de l’homme avait été particulièrement ancienne et pérenne. Parmi ces provinces privilégiées c’est dans le sud de la Bourgogne, entre Loire et Saône, que seront découverts en quelques années deux sites d’importance, devenus éponymes en Europe : le camp de Chassey (pour le Néolithique) et surtout Solutré, où sont représentées en stratigraphie une suite de cultures paléolithiques allant du Moustérien, il y a 55 000 ans, au Magdalénien (14 000 ans).

Nous connaissons la date et les circonstances exactes de la découverte du premier silex taillé solutréen (avant la lettre, puisque le terme d’« époque solutréenne » ne fut créé qu’en 1868 par G. de Mortillet).

C’est en effet le 27 septembre 1866 que fut recueilli sur le sol au cours d’une promenade, sur le chemin menant des dernières maisons du village à la parcelle dite du « Crot-du-Charnier » une pointe de javelot en silex affectant la forme d’une feuille de laurier. Trois jours plus tard Henri Testot-Ferry et Adrien Arcelin, avec l’aide de quelques robustes vignerons du coin ouvraient un premier sondage. Une profusion d’ossements fossiles de renne, de cheval et de mammouth accompagnés de lames et de pointes de silex inclus dans d’anciens foyers aménagés, indiquaient en ce lieu un habitat parfaitement conservé des hommes de Cro-Magnon. Il était nettement contemporain des abris sous roche fouillés à la même époque en Périgord, aux environs des Eyzies. Les fouilles qui ont été poursuivies au pied de la Roche mais aussi aux environs et dans le village lui-même jusqu’à nos jours sont loin d’avoir épuisé un gisement qui compte parmi les plus vastes connus. De l’avis général des spécialistes c’est l’un des plus remarquables pour la reconstitution des activités des chasseurs collecteurs de la dernière époque glaciaire.

Très riche bibliographie dans les Annales de l’Académie de Mâcon de 1872 à 2009.