LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1917 ● Décès du recteur Émile Boirac

Augustin Émile Boirac, fils d’un officier d’administration des subsistances militaires, est né à Guelma en Algérie le 26 août 1851. Il fait ses études secondaires au lycée de Bordeaux. Licencié ès-lettres, il débute à 20 ans une carrière de professeur de philosophie au lycée de Saintes puis à Pontivy et finit l’année scolaire au lycée d’Évreux. Reçu à l’agrégation de lettres en 1874, il enseigne 5 ans au lycée de Poitiers puis 3  ans à celui de Rouen. Après cette carrière itinérante, il est nommé au lycée Condorcet à Paris où il reste quinze ans. Il prépare une thèse de doctorat d’État ès-lettres qu’il soutiendra en 1893. Il s’intéresse à l’hypnose. Il est alors reconnu pour avoir popularisé le concept de « déjà-vu » pour caractériser le sentiment d’avoir déjà expérimenté une situation.

Arrivé à Dijon en novembre 1897 comme chargé de cours de philosophie, il est professeur un an plus tard. En décembre 1898, il est nommé recteur de l’Académie de Grenoble. Il y organise l’Institut d’électro-chimie et fonde les cours pour étudiants étrangers. Il revient à Dijon en août 1902 pour succéder au recteur Adam. Il mène diverses actions pour attirer des étudiants étrangers. Il développe l’Institut œnologique et fait construire une vraie bibliothèque universitaire et lui adjoint la Faculté des Lettres, rue Chabot-Charny.

Il fait paraître une nouvelle édition de son Manuel de Philosophie et les Leçons de psychologie appliquée à l’éducation avec A. Magendie. Son ouvrage, l’Avenir des sciences psychiques aura plusieurs éditions. Il est nommé membre correspondant de l’Académie des sciences morales et politiques en 1906 (section philosophie). Chevalier de l’Instruction publique en 1888, il fut nommé dans l’ordre de la Légion d’honneur en 1900. Promoteur de l’espéranto que lui avaient présenté Lambert et Méray, il n’est pas possible de dissocier ces trois diffuseurs de la langue universelle. Le recteur Boirac présida le premier congrès universel à Boulogne-sur-Mer, du 7 au 12 août 1905 et il deviendra président de la Société des amis de l’espéranto. Il perdit successivement un de ses fils et son épouse. Il mourut quelques mois après elle à Salses–le-Château le 20 septembre 1917. Son corps fut ramené à Dijon et il fut enterré au cimetière des Péjoces