LES CÉLÉBRATIONS DE BOURGOGNE

-1866 ● Arrivée de Bernadette Soubirous à Nevers

Le 7 juillet 1866, Bernadette Soubirous arrive en train à Nevers en compagnie de deux jeunes filles et de deux religieuses. Elles se rendent au couvent Saint-Gildard. La Semaine religieuse du diocèse de Nevers avait prévenu sobrement de l’arrivée de « La pieuse Bernadette de Lourdes […] au noviciat de nos sœurs de Nevers, où elle est admise comme postulante. » Née à Lourdes en 1844, Bernadette a vu la Vierge lui apparaître dix-huit fois, au rocher de Massabielle, entre le 11 février et le 16 juillet 1858. Elle mène alors une vie compliquée, où elle doit gagner le pain des siens comme « petite bonne d’enfants », répondre aux sollicitations. Admise en 1860 comme pensionnaire à l’hospice fondé à Lourdes par les sœurs de La Charité et de l’Instruction chrétienne (dont la maison-mère est à Nevers), elle y fréquente l’école, apprend à lire et à écrire. En septembre 1863, elle reçoit la visite de Mgr Forcade, évêque de Nevers, qui l’encourage dans sa vocation et en avril 1864 elle demande à entrer comme religieuse dans la congrégation qui l’avait accueillie. Mais l’évêque de Tarbes tient à sa présence pour l’inauguration à Lourdes de la crypte, premier élément de la « chapelle » ; le 4 juillet 1866, Bernadette part pour Nevers. Le lendemain de son arrivée, à la demande de la supérieure générale, elle fait aux sœurs rassemblées le récit des apparitions : ce sera son dernier témoignage public. Bernadette a précisé elle-même qu’elle était venue pour « se cacher » et vêtue comme les autres religieuses, sous le nom de sœur Marie-Bernard, elle se sent protégée. Elle reste jusqu’à sa mort en 1879 à la maison-mère où elle est principalement chargée de l’infirmerie. Son arrivée a fait du bruit dans la ville, « on vient en foule demander à la voir. La supérieure générale répond négativement », mais Bernadette ne peut toutefois se soustraire à certaines visites de personnalités ou d’historiens. Si sa présence à Nevers est importante pour la ville, elle n’a pas eu personnellement de contacts spécifiques avec l’extérieur. –

René Laurentin, Vie de Bernadette, Desclée de Brouwer, 1978, 339 p., pl. ; - René Laurentin et Marie-Thérèse Bourgeade, Logia de Bernadette : étude critique de ses paroles de 1866 à 1879, t. 1 : La vie active, Apostolat des éditions, P. Lethielleux et Œuvre de la grotte, 1971, 442 p.